Tanahleng

Mon avis sur le roman Chốn vắng (Terre des Oublis)

Chốn vắng (titre français : Terre des Oublis) est un roman de l’auteure vietnamienne Dương Thu Hương.

Chốn vắng est entré dans mon panthéon personnel de ces œuvres uniques, ces livres que j’aimerais n’avoir jamais lus pour pouvoir les ouvrir et les redécouvrir avec des yeux neufs comme au premier jour.

Terre des Oublis nous emporte dans le Viêt Nam de l’après guerre, pour nous raconter l’histoire d’une femme nommée Miên. Celle-ci tisse un bonheur parfait avec son mari, riche commerçant, et leur fils. Juqu’au jour où l’ancien mari de Miên, que tout le monde croyait mort à la guerre depuis de nombreuses années, resurgit et lui demande de revenir chez lui.

Si on me demandait quel était le thème principal de ce roman, il me serait difficile de n’en donner qu’un seul. Terre des Oublis parle d’amour, du sens du devoir et de reconnaissance, de la pression de la société et ses règles non-écrites mais implacables. Il parle de l’amitié, de la vie après la guerre et des fantômes du passé. C’est un monument, un livre profond comme un puits du fond duquel résonnent et rebondissent de multiples échos.

Pourquoi ai-je aimé Terre des Oublis ?

  • C’est un livre qui ne porte aucun verdict ou jugement simpliste. Tour à tour, il nous hisse sur les épaules de personnages parfois antagonistes, nous donne à voir la vérité de leurs cœurs, leurs tourments et leurs espoirs, sans jamais leur coller définitivement l’étiquette de salaud ou d’innocent.

  • Il décrit un Viêt Nam que mes yeux d’étranger ne m’auraient pas permis de connaître autrement, le dépeint avec une poésie de mots qui fait de chaque phrase un roman à part entière et où chaque mot est un nouveau chapitre.

  • C’est une œuvre complexe, mais pas pour autant une lecture difficile. Le récit est fluide et entraînant. Parfois, il nous envoie dans un passé proche ou lointain pour mieux nous faire saisir une nouvelle dimension d’un personnage et comprendre son état présent.

Terre des Oublis m’a balayé comme un raz-de-marée… Une lecture recommandée à tout aspirant voyageur.

Je laisse au livre le soin de conclure, par une citation :

« Il rêvait. Il ne faisait que rêver… Peut-on vivre sans rêver ? Mais quand on rêve, il n’est plus possible de vivre en paix. »

13 septembre 2018